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Laboratoire du Groupe de recherche en Paléobiologie et biostratigraphie des Ammonites |
Cette page illustre un article de D. BERT et S. BERSAC (paru dans "Fossiles", n°6, 2011 - http://www.minerauxetfossiles.com) sur la technique du levé de coupe. Un PDF de l'article est disponible ici.
La
Finalité exposé du problème |
La
Finalité la remédiation |
La
Finalité les attentions particulières |
La
Méthode généralités |
La
Méthode la technique de terrain |
Conclusion |
La technique sur le terrain |
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Pour commencer à lever une coupe, par exemple de type à alternance de calcaire en bancs et de marnes en interbancs, il faut d'abord repérer la succession, quitte à la nettoyer un peu. Ensuite il faut choisir un banc calcaire (niveau référent) à partir duquel on commencera la série à lever, par exemple le banc le plus bas accessible, ou un niveau repère facile à identifier.
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Succession nettoyée dans la coupe du Stratotype du Barrémien d'Angles (04).
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Repérage du pendage du banc.
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Pour le levé en lui-même il
faut tout d’abord mesurer l’épaisseur de ce premier niveau grâce au
mètre pliant, en prenant grand soins de prendre la
mesure perpendiculairement au niveau en question (et pas à la
cassure de l’affleurement !). Il faut faire bien attention au pendage
des couches en profondeur qui n’est pas forcement parallèle au front de
taille de la strate.
Puis de la même manière on mesurera l’interlit sus-jacent, etc. jusqu’à la fin de la série.
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![]() Le mètre doit être placé perpendiculairement au pendage.
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![]() La mesure peut être lue. |
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Nettoyage de l'interbanc marneux...
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...et sa mesure à l'aide du mètre.
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Les mesures effectuées doivent être soigneusement reportées sur le carnet de terrain, où la coupe est elle-même schématisée. |
L'indispensable carnet de terrain.
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Parallèlement un numéro est porté sur le banc lui-même (sauf si vous voulez que la coupe reste "discrète", ou si vous êtes sûr à 100% de vous retrouver la fois suivante) à l’aide de la bombe de peinture ou du feutre. Cette opération peut être effectuée à la fin en guise de "relecture" de la coupe. Le choix des numéros est libre si la coupe n’a jamais été publiée, dans ce cas on peut par exemple commencer par le n° 10 ou 100, etc... On évitera le plus souvent les premiers numéros afin de garder la marge de manœuvre nécessaire pour numéroter les bancs sous-jacents qui pourraient éventuellement apparaître par la suite. L’opération est renouvelée jusqu’au dernier banc visible, ou jusqu’à un nouveau niveau repère au-dessus duquel on arrêtera l’étude, sans oublier de mesurer les interlits marneux.
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En revanche, si la coupe a déjà été étudiée par une autre équipe et surtout si elle est publiée, il est souhaitable de réutiliser les numéros déjà attribués. Dans le cas ou le premier levé effectué serait différent du nouveau, soit par manque de bancs, soit au contraire par un surnombre, il est conseillé de conserver néanmoins la première numérotation (par exemple 148, 149, 150, 151). Afin d’éviter toute confusion dans les succession de fossiles, si un banc numéroté en trop par les auteurs est à supprimer alors il faut le faire sans décaler les numéros (ce qui donnera 148, 150, 151). A l’inverse, s’il manque un ou plusieurs bancs, on peut les rajouter de la manière suivante (148, 148-1, 148-2, 149-1, 149-2, 149-3, 149-4, 150, 151-1, 151-2, 151-3), là encore sans décaler les numéros.
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La coupe d'Angles et les n° de bancs correspondants.
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![]() Levé effectué dans des "ammonitico rosso".
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D’une manière générale, le
numéro du banc concerne le banc plus l’interlit marneux immédiatement
susjacent. Par exemple, si un fossile a été récolté dans l’interlit
au dessus du banc 150, il portera le numéro 150m. Dans certains cas, pour
les " ammonitico rosso" par exemple, ces interbancs pourront
être numérotés séparément s’il présentent un intérêt
particulier, tout en essayant de garder une certaine cohérence dans la
coupe.
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Parallèlement à la mesure des épaisseurs il faut reporter sur le carnet toutes les observations effectuées :
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De retour chez soi, il faut
remettre la coupe au propre, de préférence par l’intermédiaire d’un
logiciel informatique (un simple logiciel de dessin suffit), ou à défaut
à la main avec les outils à dessin classiques (règle graduée,
équerre, etc.). Le schéma définitif sera fait à l’échelle, variable
selon les besoins.
Les observations lithologique faites sur le terrain sont reportées sur le dessin au propre à l'aide de figurés codifiés (silex dans le banc 883a, etc.). Les figurés utilisés pour la mise au propre sont disponibles ici. |
Un exemple de log au propre.
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Lorsque tout est
dessiné, il est possible de passer à l’échantillonnage de la coupe.
En théorie tous les niveaux doivent être exploités avec la même
intensité, mais dans la pratique ce n’est pas toujours possible.
Tous les fossiles, de même que les fragments (déterminables), doivent normalement être récoltés et référencés banc par banc à l’aide d’un feutre indélébile (sur le terrain) ou à l’aide d’étiquettes, et dans ce cas emballés séparément. De retour au labo, les fossiles doivent être en plus référencés et numéroté. Pour se faire, l’emploi d’un support au "correcteur blanc", d’un numéro à l’encre de chine, et d’un coup de vernis incolore par dessus, convient parfaitement.
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Si des fossiles n’ont
pu être dégagés mais ont été observés en place (c’est-à-dire dans
un niveau précis et corrélable sur la coupe), ils seront notés sur le
carnet de terrain, et éventuellement photographiés in situ.
D'autre part il peut être très intéressant de repérer la position des
fossiles dans le banc (hauteur relative dans le cas de niveaux
"concentrés" par exemple).
On veillera aussi à noter si les fossiles sont disposés selon un alignement précis, s’ils sont regroupés en "poches", s’ils sont fossilisés horizontalement ou verticalement ou disposés en tout sens, s’ils sont entiers ou brisés, etc. |
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Petite faille décalante.
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Lors du levé de coupe, il
conviendra d’être particulièrement attentif au problème que peuvent
poser les failles. Certaines d’entre-elles, très réduites, ne se
voient que difficilement mais peuvent néanmoins provoquer une gêne par
le décalage, d’un ou plusieurs bancs, qu’elles suscitent.
Il faudra donc effectuer des corrélations de part et d’autre de celle-ci, et l’expliciter sur le carnet de terrain |
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A la base de toute étude paléontologique, le levé de coupe permet de réunir et de pérenniser l’ensemble des matériaux bruts nécessaires au travail scientifique. Ce travail permet d’une part de retranscrire et de sauvegarder une partie de ces informations qui pourraient ne plus être accessibles par la suite (chamboulement du terrain par exemple), et d’autre part de réaliser une exploitation des données obtenues, en confrontation avec d’autres renseignements, lors d’une étude éventuelle. Aucune étude biostratigraphique ou évolutive sérieuse ne peut être entreprise sans un repérage précis des fossiles. Le levé de coupe est une composante à part entière du travail scientifique. C’est seulement grâce à ce travail de base qu’il est possible de bien comprendre l’évolution des êtres vivants, et plus généralement de bien appréhender les phénomènes survenus sur notre Terre et qui ont conduit au monde que l’on connaît aujourd’hui. |
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