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Laboratoire

du Groupe de recherche 

en Paléobiologie et biostratigraphie des Ammonites

Présentation Recherche Scientifique Le levé de coupe Moulages in situ Actualités

 

 

Le Barrémien

 

Généralités
Limites du Barrémien
Biozonation
Le Stratotype du Barrémien
Les phylums d'ammonites
Paléogéographie dans le Sud-Est de la France

Carte paléogéographique pour -120 millions d'années.

Généralités

 

     L'étage Barrémien a été proposé et défini pour la première fois par Coquand (1862) dans son article dont le titre est très explicatif : "Sur la convenance d'établir dans le groupe inférieur de la formation crétacée un nouvel étage entre le néocomien proprement dit (couches à Toxaster complanatus et à Ostrea couloni) et le néocomien supérieur (étage Urgonien d'Alc. d'Orbigny)"

     Précédemment les "couches à céphalopodes de Barrême", situées au dessus du Néocomien (ex. Néocomien supérieur), avaient été mises en parallèle avec l'Urgonien par d'Orbigny, alors que pour Coquand ces couches ne sont pas équivalentes : les calcaires de Barrême qui contiennent "Ancyloceras emerici"  et "Scaphites yvanii" seraient plus anciens que les calcaires à "Chama ammonia" de l'Urgonien. En réalité l'Urgonien est un faciès de plate-forme interne qui comprend une partie de l'Aptien, et aussi une partie du Barrémien.

 

 

 

 

     L'étage Barrémien tire son nom de la région de Barrême, dans les Alpes-de-Haute-Provence (Sud-Est de la France). A son origine il était compris dans un sens plus large qu'aujourd'hui, puisqu'il intégrait une partie de l'Hauterivien supérieur (zone à Ligatus). Plus tard, les niveaux à Pseudothurmania angulicostatus ont été replacés dans l'Hauterivien supérieur par Kilian au mépris total de la règle de priorité et de la définition antérieure de Coquand. A noter que les idées de Kilian ont longtemps largement dominé les débats sur le Barrémien principalement en raison de son très important travail sur la Montagne de Lure, mais aussi de sa très forte personnalité. Ainsi, bien que fausse, la division du Barrémien en deux horizons seulement (niveau de Combe-Petite, et niveau de Morteiron) a longtemps prévalu.

     Plus récemment, lors du fameux Colloque sur le Crétacé Inférieur de 1963, la conception de Coquand d'un "Barrémien de Barrême" a été privilégiée par Busnardo qui a en proposé le stratotype le long de la route d'Angles. Ce choix, plutôt que vers Barrême, est argumenté par la qualité de la coupe de la route d'Angles, ainsi que par l'imprécision des localisations données par Coquand (1862) qui désigne toute la région située entre Barrême, Angles et Vergons lors de la définition du Barrémien.

Limites du Barrémien

       En valeur absolue, la base du Barrémien a été datée en fonction de l'utilisation de l'anomalie magnétique M5n.8 à environ -130 millions d'années (+-1,5 Ma) [cf. Gradstein et al., 2004]. Sur le plan biostratigraphique, la limite inférieure du Barrémien est basée sur l'apparition de Taveraidiscus hugii auctorum. Le terme "auctorum" doit être pris en compte parce que cette espèce n'a pas été révisée, et qu'il existe un problème de consensus sur son utilisation. Dans la pratique l'apparition de Taveraidiscus hugii auctorum est proche de la disparition des Pseudothurmania (ancien critère de limite).

     Le sommet du Barrémien est déterminé par le début de l'Aptien basé sur la chronozone à polarité magnétique MOr, dont l'âge a été calculé par la décroissance Ar-Ar à -125 millions d'années (+-1 Ma) [cf. Gradstein et al., 2004]. Sur le plan biostratigraphique, la limite supérieure du Barrémien est caractérisée en pratique par l'apparition du genre Deshayesites.

     En résumé le Barrémien est estimé à une durée d'environ 5 millions d'années de -130 à -125 Ma. Mais ces valeurs absolues sont fonction des méthodes utilisées, ainsi pour Odin (1995) le Barrémien s'inscrit entre -117 et -113 Ma, et pour Paling (1995-1997), entre -127 et -121 Ma...